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Quelle fierté d'avoir Fanny Smith comme Ambassadrice de la station de Villars/Ollon

Fanny Smith est skieuse professionnelle depuis 15 ans, le journal 24H lui consacre un article avec une interview.


Voici l'article du 24 heures. Bonne lecture...


La Vaudoise de 32 ans va repartir pour un nouvel exercice de Coupe du monde, avec le Mondial en Suisse comme bonbon de fin de saison.


C’est un petit exploit, quand on passe sa vie professionnelle sur deux spatules: la Villardoue de 32 ans ne s’est «fait» qu’une fois un ligament. Et c’était au début des années  2010. Une rareté dans son domaine de prédilection. Mais si la double médaillée de bronze aux JO a des genoux en bon état, elle a tout de même eu droit à quelques passages à l’infirmerie. En faisait un petit tour dans les archives, on trouve un peu de tout quand on entre «Fanny Smith» et «blessée».



Ça commence en mars 2012 par «Fanny Smith apprend à son tour l’art de la patience», ça continue par une fracture d’une clavicule en 2015 et ça se termine en février 2024 par «Fanny Smith a été opérée»… Avec, forcément, quelques petits tourments entre tout ça. Vingt, cent fois sur le métier remettez votre ouvrage. La carrière d’un sportif est faite
d’éternels recommencements. Et quand son métier, c’est d’essayer de dépasser d’autres gens sur des skis, entre des virages et des bosses, forcément il y a de la casse de temps en temps. La Vaudoise a été touchée à un pouce en fin de saison dernière et elle avait pu revenir in extremis pour la fin de l’exercice, afin d’avoir l’opportunité de réaliser les tests de ski nécessaires à la bonne marche de la saison suivante. «Et ensuite, de vraies vacances! sourit-elle. Enfin, j’ai refait un vrai bloc d’entraînement directement après la saison et c’est important. Comme j’ai été blessée, j’ai perdu quand même pas mal et on sent tout de suite la différence.» Pour le grand public, la saison d’un skieur dure quatre
ou cinq mois. Pour un athlète, c’est plutôt un travail annuel, dont la face émergée n’est que l’aboutissement.




Professionnelle à 16 ans


«Ma préparation est en effet bien plus longue que la saison en elle-même, rigole la Vaudoise. J’en parle souvent avec d’autres sportifs. On s’entraîne davantage que ce qu’on compétitionne! Le souci, dans notre discipline, c’est qu’il est plus compliqué de trouver un terrain de jeu à l’année. Dans le patinage, par exemple, il y a toujours moyen de trouver de la glace quelque part, même en été. L’athlétisme, tu peux courir en salle au besoin. Pour nous, ce n’est pas possible. Et le ski demande tellement physiquement au corps, qu’il faut sans cesse pratiquer et se préparer.» Alors à la fin août, la Villardoue a passé vingt-quatre heures en déplacement, direction la Terre de Feu et Ushuaia, en Argentine.


La Vaudoise est passée dans les rangs professionnels il y a seize ans. Elle a donc passé la moitié de sa vie sur le circuit. Elle sait par conséquent de quoi elle a besoin pour arriver lancée en début d’exercice. Pour le prochain, rendez-vous est déjà pris à Val Thorens, les 12 et 13 décembre. Puis tout s’enchaînera très vite: Arosa en nocturne le 17 et deux courses d’affilée trois et quatre jours après en Italie. La saisons’étirera ensuite jusqu’aux traditionnelles finales d’Idre Fjäll en Suède. Mais une semaine avant aura lieu le grand rendez-vous de l’hiver: les Mondiaux de freesytle «à la maison», à Saint-Moritz (GR).


Pas l’ombre d’une lassitude «Je suis passée pro assez jeune et j’avais, à l’époque, signé un contrat avec moi-même. Le fait que mes parents me laissent faire ce que j’aime et pratiquer un sport qui était complètement nouveau – tout le monde me traitaitde folle à l’époque! – a fait que j’ai été très vite consciente du professionnalisme qu’il fallait avoir pour atteindre mes objectifs. Depuis, l’entraînement et l’intensité sontquasi toujours les mêmes. J’ai juste changé mon infrastructure en route, mais c’est à peu près tout. C’est juste passer d’un préparateur physique à un autre, parce que j’avais besoin de renouveau et de nouvelles motivations.»


Une demi-vie à faire du ski-cross, donc, mais pas l’ombre d’une lassitude. «Je suis toujours à fond, confirme-t-elle. Mais surtout, ça me plaît toujours autant. J’aime me challenger et tant que j’ai cette petite flamme et ce désir ardent de progresser, je serai toujours à la recherche de moyens de m’améliorer. La seule chose qui change avec le temps, c’est que maintenant je dois presque m’échauffer avant l’échauffement!» Tout juste concède-t-elle un bémol: l’évolution de son sport. «Sur les courses, j’ai clairement moins de plaisir, parce que les parcours sont devenus beaucoup plus faciles, moins engagés.»


La Fédération internationale de ski impose plus d’étapes, en un court laps de temps. Mais ça veut aussi dire qu’il faut aller sur des pistes qui ne sont pas forcément idoines pour y poser un parcours de skicross. «Et ça, ça nivelle un peu tout, peste Fanny Smith. Du coup, des skieurs qui ne sont pas tout à fait mûrs pour ce sport au plus haut niveau peuvent se permettre d’oser des choses qu’il ne serait pas possible de faire sur un vrai beau parcours, car ils se mettraient au carton direct! C’est un peu le danger à cause de la direction que le skicross prend. Avant, tu devais faire attention, être tactique. C’était cool, quoi!»



«Je suis toujours à fond. Mais surtout, ça me plaît toujours autant. J’aime me challenger et tant que j’ai cette petite flamme et ce désir ardent de progresser, je serai toujours à la recherche de moyens de m’améliorer.»
Fanny Smith


Article du Journal 24 heures (11.09.2024)


Texte : Robin Carrel


Crédit photo : Keystone


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